Andres Serrano

Torture
2016

En 2005, le magazine du New York Times demanda à Andres Serrano de produire des images traitant de la torture pour la couverture et l'article principal "What We Don't Talk About When We Talk About Torture" de Joseph Lelyveld. Pendant dix ans, Andres Serrano revint régulièrement sur le sujet, jusqu'à une récente collaboration avec l'organisation a/political (qui oeuvre au soutien et à la promotion d'artistes travaillant dans le champ socio-politique) pour un de ses projets les plus ambitieux à ce jour.

Pendant un an, Andres Serrano s'est vu autoriser l'accès à des sites singuliers et d'accès restreint (à Berlin, Dachau, Buchenwald, dans le Kent en Angleterre, au Soudan...). La série de photographies produites s'entend ainsi comme un cabinet de curiosités qui suit l'évolution des techniques punitives et coercitives à travers le temps et les lieux.
Le terme Torture, défini par le dictionnaire Oxford comme « l'utilisation d'une douleur extrême, comme punition ou comme moyen de persuasion », a perduré pendant des siècles. Tandis que le résultat reste le même, la technique et les moyens sont en revanche en évolution. La torture, autrefois physique, s'étend dorénavant à la torture mentale sanctionnée comme violence psychologique légitimée sous l'égide de la terreur.

Andres Serrano assume dans cette nouvelle série le rôle de l'artiste en quête de nouvelles formes sensibles de représentation, mais aussi le rôle symbolique du bourreau, comme pour s'approcher au plus près de l'indicible.
S'il débute par une étude méthodique des instruments et machines dédiés à la torture depuis le Moyen Âge, où chaque terrible trouvaille s'envisage comme une inquiétante nature morte, il s'intéresse ensuite à des lieux symboliques de la torture, depuis les prisons jusqu'aux bureaux d'interrogatoire de la Stasi en passant par les camps de la mort, pour enfin s'essayer à une représentation des tortures pratiquées de l'origine à nos jours.

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