La Galerie Nathalie Obadia a le plaisir de présenter AH BON!, le nouvel accrochage de Guillaume Leblon dans sa galerie parisienne. Cinq œuvres inédites de l'artiste s'inscrivent dans la continuité de son travail sur le plâtre, un matériau qu'il maîtrise avec une grande finesse. Certaines de ses œuvres en plâtre, plus anciennes, ont été récemment montrées lors de l'exposition Parade au Palais de Tokyo jusqu'en 2023. Dans ce nouvel ensemble, Guillaume Leblon choisit d'introduire des formes marines et végétales, donnant naissance à des rencontres facétieuses et inattendues.
Bien que Guillaume Leblon vive et travaille à New York depuis plusieurs années, c'est dans le Sud de la France, à Antibes, qu'il réalise ses sculptures murales. Le contexte méditerranéen, avec son histoire, sa faune et sa flore caractéristiques, nourrit l'inspiration de l'artiste. C'est ici, dans un cadre à la fois naturel et historique, que ses réflexions autour de la fossilisation prennent forme. L'intégration d'éléments naturels, tels que les empreintes de poissons ou de formes végétales, en témoigne. Ces mêmes empreintes font également écho à d'autres références, comme le Fossil Lake aux États-Unis, célèbre pour son commerce de plaques fossiles où des créatures marines sont conservés dans un état de quasi-perfection. Ce marché, dans lequel se mêlent histoire naturelle et histoire de l'art, résonne dans le travail de Guillaume Leblon : la question de la préservation et de la collection se superpose à celle de la création artistique.
Pour réaliser ses sculptures, l'artiste travaille le plâtre frais. En le manipulant comme une pâte malléable, l'artiste y insère divers objets collectés, créant des dynamiques surprenantes entre la rigidité du plâtre et la fluidité des formes organiques. Figées dans la matière, leurs mouvements sont suspendus pour toujours. Parallèlement, les sons des titres choisis - des interjections telles que AH BON!, CHUT!, HÉ HÉ!, POUAH!, OUF! - résonnent dans l'espace, apportant une dimension rythmique, qui contraste avec l'immobilité des éléments.
Pour la toute première fois dans cette série, Guillaume Leblon a choisi d'ajouter des touches de pastel gras de couleurs vives à certaines de ses œuvres. Ces interventions colorées accentuent la dynamique entre les formes et mettent en valeur les courbes organiques. Des feuilles de papier ont également été ajoutées, recouvrant parfois certaines empreintes. Celles-ci permettent d'explorer les textures, enrichissant ainsi la dimension plastique de ses œuvres.
Ainsi, l'artiste adopte une démarche plasticienne qui transforme les influences évoquées en sculptures innovantes, où les matières, les formes, les textures et les couleurs dialoguent subtilement entre elles.