La Galerie Nathalie Obadia de Bruxelles est heureuse de présenter Shape the echo and other works la huitième exposition personnelle du peintre et dessinateur portugais Jorge Queiroz, depuis que la galerie représente l'artiste découvert à la Biennale de Venise en 2003.
Né en 1966, Jorge Queiroz étudie la peinture et le dessin à ArCo - Centro de Arte e Comunicação Visual à Lisbonne (Portugal) et poursuit ses études à la School Visual Arts de New York (États- Unis) où il obtient un Master of Fine Arts en 1999. En 2004, il est résident au Künstlerhaus Bethanien à Berlin. L'artiste commence par étudier les techniques du dessin avant d'explorer le médium de la peinture. Shape the echo and other works présente un ensemble de peintures de l'artiste, dont cinq nouvelles oeuvres spécialement réalisées pour cette exposition.
Depuis plus de trente ans, Jorge Queiroz poursuit l'élaboration d'univers oniriques où s'entrelacent le monde des esprits et le monde réel. Les formes sont libres et flottantes, se modulent parfois jusqu'à esquisser des corps hybrides, naissant au cœur de l'abstraction. La palette chromatique employée est vive et contrastée, la couleur est ruisselante : les violets se mêlent aux jaunes, les bleus aux rouges et les variations de verts se déploient également sur toute la surface du tableau.
Les cinq nouvelles oeuvres de l'exposition ont été pensées à partir d'un dessin antérieur de Jorge Queiroz. Elles ont été construites "tel un théâtre de la mémoire" ou "un exercice du temps" dit l'artiste. Dans chaque oeuvre, les successions de traits et de couleurs semblent se faire écho d'une peinture à l'autre, entraînées dans une forme d'élan, une continuité dynamique de formes et de reliefs. Ensemble ou individuellement, elles sont construites comme des paysages imaginaires.
Ces architectures résonnent avec la peinture de paysage contemporaine que l'on attribue, entre autres, à Georgia O'Keeffe, David Hockney ou encore Per Kirkeby. En reprenant ce thème classique de l'art pictural, ces artistes s'en distinguent dans leur propension à capter la beauté dans la nature, d'en saisir toute sa profondeur ainsi que ses mystères. Jorge Queiroz s'inscrit dans cette lignée : en peignant, l'artiste déclare se soumettre à des pulsions automatiques, répondant à une forme d'appel ou à une prémonition. Comme le peintre danois Per Kirkeby, ses peintures s'élaborent telles des stratifications et des sédimentations. L'oeil devine des éléments naturels, une compilation de pierres, de roches, d'entités humaines, animales ou végétales toujours en mouvement. Chaque narration invite à un voyage en immersion, nous entraînant dans un flux continu d'images réelles et rêvées.
Dans La tempête (1610) Shakespeare écrivait "nous sommes de l'étoffe dont sont faits nos rêves, et notre petite petite vie est entourée de sommeil." Sommes-nous donc pris dans un rêve ? Shape the echo and other works exacerbe ce sentiment de flottement temporel et pictural.