Fabrice Hyber - La Foresta Invisibile - Espace Louis Vuitton Venezia

Sur invitation de la Fondation Louis Vuitton, et en parallèle de La Biennale Architettura 2023, Fabrice Hyber compose La Foresta Invisibile, une œuvre in situ qui aborde les défis, notamment écologiques, que le monde devra relever à l'avenir.

Fabrice Hyber suit un cursus scientifique avant d'intégrer l'École des Beaux-Arts de Nantes. Dès les années 1980, il produit des œuvres remarquées sur la scène artistique. Chacun de ses projets part de sa pratique de la peinture et du dessin pour aboutir à des hypothèses, croiser des idées, inventer des formes, jouer avec les mots. Tracés sur de grandes toiles, ses arbres aux multiples ramifications, ses êtres hybrides, objets modifiés, nombres et symboles reflètent le foisonnement de sa pensée, ouverte à de nombreuses autres techniques. Il intègre à son travail artistique des disciplines aussi variées que les mathématiques, les neurosciences, le commerce, l'histoire ou l'astrophysique, mais aussi l'amour, le corps, la nature et le vivant. Ces deux derniers éléments occupent une place centrale dans l'œuvre de cet artiste, qui a fait du vert (« Hyber green ») sa couleur. Depuis les années 1990, Fabrice Hyber fait pousser une forêt au fond d'une vallée vendéenne, dans les Pays de la Loire, où il a passé son enfance. Ces arbres font partie intégrante de son œuvre.

« Venise fut bâtie sur une immense forêt de chênes, de mélèzes et d'aulnes. Sur ces millions d'arbres, quelques-uns reprennent vie. On les devine parfois dans les reflets, les espaces secrets, les ombres de Venise. Ici, ils sont cristallisés dans du verre. J'ai imaginé une maison à l'intérieur d'une autre maison, en brouillant les frontières entre extérieur et intérieur. Là, dans le verre de ces maisons, surgissent les arbres de la Forêt Invisible. » (F. Hyber)

À l'intérieur de l'Espace Louis Vuitton Venezia, Fabrice Hyber fait revivre la forêt de Venise : en effet, c'est grâce aux troncs d'arbres plantés dans la vase pour stabiliser les îles, il y a plusieurs siècles de cela, que la ville a pu être construite. Cette forêt de piliers de bois constitue le socle de la cité. Certains de ces troncs, dissimulés depuis longtemps, silencieux sous les fondations, réapparaissent ici tels d'anciens fantômes. Le verre, élément indissociable de l'imaginaire vénitien, fascine l'artiste. Il adopte ce matériau dans son œuvre, travaillant au côté d'un maître verrier en Suisse. Le verre soufflé et plat, qu'il dessine et teint, est fabriqué à Bâle.

Dans cette exposition, les arbres en verre et les corps célestes forment un vitrail monumental, qui délimite un espace contenant à la fois la maison et la clairière. À l'intérieur, les ombres dansent et deviennent lumière. Elles donnent vie au lieu, nous invitant à rêver dans cette forêt cristallisée, à nous interroger sur l'histoire et la mémoire de ce lieu, face aux défis actuels.

Deux tableaux, issus d'une série d'œuvres de l'artiste et appartenant à la Collection, sont également présents dans cette création in situ.