Une amitié se crée entre Gillet et Rebeyrolle dans les années 60, facilitée par la complicité régnant entre Thérèse Laisné et Papou Tellikdjian, leurs compagnes respectives. À La Havane, ils partagent en 1967 une expérience forte, marquée par la création d'un grand mural réalisé avec 98 autres artistes du Salon de mai, dans une ambiance festive.
Aujourd'hui l'invitation de l'Espace Paul Rebeyrolle scelle la passion commune d'une peinture puissante, engagée pour Rebeyrolle, ironique et empreinte de dérision pour Gillet.
Guignol's band présente 28 œuvres, peintes entre 1951 et 1997 et rarement exposées, dont Un Tas de gens (1966), tableau important prêté par le Musée d'Art moderne de Paris.
De l’école Boulle où il apprend la gravure sur médaille, à l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs, il admire d’abord Bonnard, Vuillard puis Kandinsky et Mondrian.
Dès le début des années 60, Gillet quitte l’abstraction pour se tourner vers une figuration expressive. Lors d’un voyage à New York au Metropolitan Museum, il était tombé en arrêt devant le portrait d’un évêque peint par Greco
« Devant la méchanceté de ce regard, je me suis dit qu’avec
la peinture abstraite, on perdait quelque chose : on ne pouvait plus
peindre la profondeur d’un regard. »