Doublement diplômée de l'Université de Téhéran (Iran, 2009) et de l'Université de Boston (États-Unis, 2014), Hoda Kashiha réside temporairement aux États-Unis avant de repartir en Iran en 2016, pays où elle décide de vivre et de travailler. Ses années passées sur le territoire américain lui permettent de recevoir plusieurs prix tels que le MacDowell Fellowship, la Joan Mitchell Fellowship et l'Esther B. and Albert S. Kahn Career Entry Award. Hoda Kashiha est aujourd'hui considérée comme l'une des artistes les plus talentueuses de la scène iranienne, actuellement en pleine effervescence.
Si l'approche picturale de Hoda Kashiha s'inscrit dans la veine pop américaine, ses œuvres abordent des thématiques en résonance avec la situation socio-politique complexe de son pays d'origine, l'Iran. Les manifestations d'hostilité, d'oppression et de lutte qu'elle observe quotidiennement nourrissent sa réflexion, l'encourageant à aborder des sujets sensibles tels que, entre autres, l'identité, la féminité et la question du genre. Face à la violence et à la gravité, l'artiste emploie souvent la fantaisie et l'humour : un mécanisme connu par certaines populations soumises à des systèmes d'oppression, leur permettant d'endurer la situation politique et sociale de leur pays. Un jeu constant entre le visible et l'invisible, entre ce qui est admis et ce qui doit être dissimulé s'opère dans la peinture d'Hoda Kashiha. Mêlant le tragique au comique, les œuvres de l'artiste livrent ainsi, par la vivacité des couleurs employées et la poésie qui s'en dégage, des messages chargés d'espoir et de liberté.
Hoda Kashiha compose la plupart de ses œuvres à partir de croquis préparatoires. Ces phases préliminaires vont lui permettre d'explorer toute la complexité de ses personnages fictifs, traversés par des émotions multiples -et parfois antagonistes- telles que l'amour, la haine, la joie, la tristesse, la colère et la peur. Les tensions qui animent ses sujets trouvent un écho formel dans le langage pictural de l'artiste : Hoda Kashiha passe constamment du réel au fantastique, de la figuration à l'abstraction. L'accumulation d'images habillement juxtaposées fragmentent le plan pictural traditionnel, déconstruisant ainsi la narration. Ces différentes associations ont été réalisées à partir de techniques à la fois traditionnelles et digitales, utilisant par exemple le collage de papiers découpés ou réalisés par le biais d'outils de peinture numérique.
En 2022, Hoda Kashiha présente sa première exposition monographique institutionnelle à Passerelle, Centre d'Art Contemporain à Brest (France) et sa première exposition personnelle dans une galerie en Europe à la Galerie Nathalie Obadia à Paris (France).
Ses œuvres ont figuré dans de nombreuses expositions collectives en Iran, aux États-Unis et en Europe parmi lesquelles City Prince/sses. Dhaka, Lagos, Manille, Mexico et Téhéran, au Palais de Tokyo à Paris (France, 2019), Human Condition à l'ancien Metropolitan Medical Center de Los Angeles (États-Unis, 2016), Unexposed à Tour & Taxis à Bruxelles (Belgique, 2012).
Les œuvres de Hoda Kashiha font partie des collections du Commonwealth Hotel de Boston (États-Unis) et du Howard Gotlieb Archival Research Center de Boston (États-Unis).