Né en 1972 au Caire (Égypte), Youssef Nabil vit et travaille à Paris (France) et à New York (États-Unis).
 
Youssef Nabil puise son inspiration dans le concept de la mémoire et l'univers cinématographique qu'il a grandi en admirant depuis l'Égypte. L'esthétique éthérée de ses œuvres provient de la technique photographique de coloration des films en technicolor. L'artiste peint à la main chacune de ses photographies en noir et blanc, les éditions devenant des variations, chacune une version unique du labeur de l'artiste.
 
Youssef Nabil bénéficie de nombreuses expositions dans les institutions et biennales de renommée internationale, aux États-Unis, au Pérez Art Museum (PAMM) à Miami, au Los Angeles County Museum of Art (LACMA), au Studio Museum in Harlem et à Aperture Foundation à New York, au Smithsonian National Museum of African Art et au Kennedy Center à Washington, D.C., le Savannah College of Art and Design (SCAD) à Savannah et à Atlanta, et le North Carolina Museum of Art à Raleigh ; au Canada, au Aga Khan Museum of Art à Toronto ; en France, au Centre Pompidou, à la Maison Rouge - Fondation Antoine de Galbert, à l'Institut du Monde Arabe et à la Maison Européenne de la Photographie à Paris, au Frac Normandie à Sotteville- lès-Rouen, à la Friche Belle de Mai à Marseille, aux Rencontres de la Photographie à Arles, ; en Belgique, à la Fondation Boghossian et à la Maison Particulière à Bruxelles ; au Royaume-Uni, au British Museum et au Victoria & Albert Museum à Londres, et au BALTIC Centre for Contemporary Art à Newcastle ; en Allemagne, au Museum für Modern Kunst (MMK) de Francfort, au Kunstmuseum de Bonn et à la Gemäldegalerie Staatliche Museen de Berlin ; en Espagne, au Musée d'art contemporain (MACBA) de Barcelone, au Centro Andaluz de Arte Contemporáneo de Séville et à l'Instituto d'Art Modern de Valence (IVAM) ; en Italie, à la Villa Médicis à Rome, à la Galleria dell'Accademia à Florence, au Palazzo Grassi à Venise et à la 53e Biennale de Venise, Unconditional Love ; au Qatar, au Mathaf Arab Museum of Modern Art à Doha ; au Mexique, au Centro de la Imagen à Mexico ; et au Mali, aux 5èmes Rencontres de la Photographie africaine à Bamako, au cours desquelles il a reçu le prix Seydou Keïta. En 2020/2021, Youssef Nabil a eu sa première exposition rétrospective au Palazzo Grassi de Venise, intitulée Once Upon A Dream.

Les œuvres de Youssef Nabil figurent dans de prestigieuses collections internationales parmi lesquelles : aux États-Unis, le Los Angeles County Museum of Art (LACMA), le Pérez Art Museum à Miami (PAMM), le Studio Museum in Harlem, New York, et le Savannah College of Art and Design Museum of Art (SCAD) à Savannah ; en France, la Fondation Louis Vuitton, la Collection François Pinault, et la Maison Européenne de la Photographie à Paris ; en Suisse, la Collection UBS Art à Zürich ; au Royaume-Uni, le British Museum et le Victoria & Albert Museum à Londres ; en Angola, la Fondation Sindika Dokolo à Luanda ; en Grèce, le Musée de la photographie à Thessalonique ; au Qatar, le Mathaf Arab Museum of Modern Art à Doha ; aux Émirats arabes unis, le Musée Guggenheim à Abu Dhabi ; au Mexique, le Centro de la Imagen à Mexico.
 
Quatre monographies ont été publiées sur l'œuvre de Youssef Nabil : Sleep in My Arms (Autograph ABP et Michael Stevenson, 2007), I Won't Let You Die (Hatje Cantz, 2008), Youssef Nabil (Flammarion, 2013) et Once Upon A Dream (Marsilio, 2020).

Youssef Nabil est représenté par la galerie Nathalie Obadia, Paris/Bruxelles depuis 2011.


Youssef Nabil commence sa carrière en 1992 en mettant en scène des tableaux dans lesquels ses sujets jouent des mélodrames rappelant les images de l'âge d'or du cinéma égyptien. Tout comme les films sont des invitations au voyage dans le temps et l'espace, les photographies de l'artiste offrent une évasion de la réalité, canalisée par sa sensibilité cinématographique. Ses premières œuvres sont peuplées de ses icônes personnelles, qu'il s'agisse de stars de cinéma ou d'artistes, qui deviennent les personnages des histoires de Nabil.
 
Ses photographies sont marquées par un sentiment de calme qui inspire une idée de sécurité et de plaisir. La photographie de Nabil flirte avec les notions d'exotisme et d'érotisme. Les images glissent avec fluidité à travers une variété de genres différents, qui se fondent ensemble pour créer une mise en scène sensuelle et onirique. Fonctionnant comme des narcotiques visuels, les photographies invitent le spectateur dans un lieu d'altérité transgressive, un lieu qui rompt avec les conventions.


Contemplant la nature transitoire de notre passage sur Terre, l'artiste imprègne son œuvre d'un motif de fugacité. Ses autoportraits représentent la dualité entre la vie et la mort, la réalité et le rêve, la patrie et l'exil, alors que Youssef Nabil se considère comme un visiteur dans ces paysages poétiques qui deviennent des véhicules d'expériences de vie. Réalisés à travers le monde, ces autoportraits deviennent des métaphores du sentiment d'exil ressenti par l'artiste, une aspiration au retour à une terre natale qui n'existe plus que dans des souvenirs idéalisés à l’argentique. L’artiste se représente presque systématiquement de dos, en s'inspirant des codes de la grande peinture romantique. S’il est toujours vêtu de la djellaba traditionnelle, on discerne rarement les traits de son visage, son personnage devenant ainsi une parabole sur laquelle projeter un imaginaire mélancolique.


Les techniques de transparence et de recomposition viennent compléter le répertoire de réalisme magique de l'artiste, invitant le spectateur à prendre part à sa mythologie personnelle. Les photographies acquièrent une énergie surréaliste, se situant davantage dans un imaginaire rêvé plutôt que dans un lieu physique. Aussi intime soit-il, le message de son œuvre reste universel, un portrait touchant d'une vie menée loin de chez soi.
 
La dernière décennie témoigne également de l'incursion de l'artiste dans le domaine du cinéma, avec You Never Left, 2010, I Saved My Belly Dancer, 2015, Arabian Happy Ending, 2016, et The Beautiful Voyage, 2021. En traduisant son univers en images animées, l'artiste s'investit davantage dans sa relation de longue date avec le cinéma.